vendredi 18 avril 2008

Bratislava aller-retour

Il y a de cela trois ans, mon mari et moi avions passé les fêtes de Pessah avec la communauté juive de Bratislava et en particulier avec
le rabbin Myers, le grand rabbin de Slovaquie, un américain Habad du New-Jersey, installé avec sa famille à Bratislava depuis 1993. Au cours des nombreux repas que nous avions partagés avec eux le long de la fête, nous nous sommes tout naturellement liés à cette famille et ses 10 enfants qui parlent tous 4 langues couramment.

Le 1er mai de cette année-là, la Slovaquie fêtait une année dans la communauté européenne. A cette occasion le palace présidentiel à Bratislava était ouvert au public et une géante garden party organisée dans ses jardins. C'est en parcourant les stands des divers pays de l'union europeenne que nous nous sommes retrouvés nez à nez avec Martin, un jeune homme de 18 ans rencontré à plusieurs reprises à la synagoque et chez le rabbin Myers.

Martin qui parlait bien l'anglais nous avait fait part de ses projets d'études en médecine et avait partagé avec nous ses sentiments concernant la communauté et l'identité juive. Martin était toujours flanqué d'un acolyte au cheveux longs et de nature timide nommé Markus. Tous deux étaient les uniques représentants des lycéens juifs bratislaviens à la synagogue et à la table du rabbin. C'est ainsi que dans les jardins de la maison présidentielle, Martin, qui était accompagné de sa mère, nous dit:

- Ma mère est très émue aujourd'hui, elle a grandi ici ...
- A Bratislava?
- Non, ici.
- Ou ça ici?
- Mais ici ... Pour nous c'est juste le palace présidentiel, mais pour elle, c'est la maison ou elle a grandi.

En effet, Madame Z., fille d'une ancienne personnalité politique, était née et avait grandi durant l'époque soviétique dans l'aile gauche du bâtiment présidentiel qu'elle nous désigna avec émotion.

A l'ère de l'internet, Martin et d'autres jeunes personnes rencontrées à Bratislava, nous avaient promis de garder le contact. Promesses seulement?

Pendant que je frappe ces mots sur le clavier mes invités pour le soir du seder sont dans l'avion, et d'ici peu atterriront à Ben Gurion. Une quinzaine de minutes et hop, ils seront à ma porte. Martin et sa mère vont rester chez nous pendant une semaine. J'espère que Madame Z. ne sera pas déçue quand elle verra la petite chambre que je lui propose ... Alors je lui dirai:

- Ce n'est pas vraiment un palace mais ... c'est la terre d'Israel.

Copyright & copy - Nathalie R. Klein © 2007

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Peu importe la grandeur d'un lieu,c'est la façon de l'offrir qui compte.Profitez bien tous de ces bonnes journées.
Amitiés.