mercredi 23 avril 2008

Ma complice

Je me souviens de ses premiers sourires et de ses premiers pas. Non pas que j'aie été sa mère, ni même sa soeur. Je la regardais grandir de derrière mes affreuses lunettes qui justement venaient de me tomber sur le nez. J'étais juste moi, personne en particulier ... et j'attendais.

Je la regardais et je savais qu'elle était quelqu'un d'important et qu'il allait se passer quelque chose ... Mais quoi? Alors j'attendais.

Elle était nerveuse, pas toujours prévisible, vivace comme le feu. Il y avait quelque chose dans son regard qui parlait. Je n'étais pas sure de comprendre. C'était un regard qui voulait s'éloigner pour s'affirmer, qui demandait à aller quelque part ... Mais ou? Alors j'attendais.

Plus elle grandissait et plus elle était belle. Un jour, elle avait 14 ans, elle est venir me voir au kibboutz et ce jour-la j'ai lu dans ses pensées et elle dans les miennes. C'était la première fois. Nous nous sommes tues. C'était peut-etre un secret ... nous n'en étions pas sures.

Plus tard elle était femme et moi aussi. Je n'avais plus rien à lui apprendre, seulement à partager. Les années étaient passées.

Je ne dirai pas que je l'aime comme ma soeur. A force d'aimer ses soeurs comme des mères et ses nièces comme des soeurs on ne s'y retrouve plus ...

Je l'aime parce qu'elle est un peu nerveuse, pas toujours prévisible, vivace comme le feu. Je l'aime parce qu'il y a en permanence quelque chose dans son regard qui parle. Je l'aime parce qu'elle veut toujours s'éloigner et toujours aussi s'approcher. Je l'aime parce qu'elle veut aller quelque part ... Mais ou? ... Alors j'attends.


Copyright & copy - Nathalie R. Klein © 2007

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Et depuis ce temps tu attends toujours !! C'est vrai que ceux qui sont ainsi attirent plus que les autres.

Muse a dit…

Elle semble être le feu et l'eau!

Anonyme a dit…

Beau blog ! :-)